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 Roman policier et crise(s)

L'art et les crises - Magazine de la communication de crise et sensible vol 16
ISBN
2-916429-16-6

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L’art et les crises
Roman policier et crise(s)

Nadia Dhoukar docteur es lettres, universitaire, spécialiste du polar et auteure d’ouvrages et de nombreux articles sur le sujet.
 

Le roman policier cultive un rapport à la crise révélateur de celui entretenu par les sociétés occidentales durant le XXe siècle. Il est la crise, elle est son objet, voire son sujet, car un meurtre perturbe un ordre moral, humain et social, individuel et collectif. A la base de toute crise, il y a la mort, certes le plus souvent atténuée mais la mort (d’une confiance, d’un accord, d’un groupe…). Or, la mort est la toile de fond du roman policier, elle se glisse successivement ou conjointement dans l’étoffe de ses trois personnages centraux : la victime (objet de la crise), l’enquêteur (chargé d’en venir à bout), le coupable (à l’origine de la crise puis, une fois identifié, à sa fin). Tout roman est récit d’une crise, plus ou moins profonde, mais ce qui est notable dans ce genre littéraire c’est que, dès ses origines et jusqu’à aujourd’hui, il met en scène une communauté qui se dédouane et une justice défaillante : rares sont les représentants de la justice, à l’exception de figures telles Maigret ou San Antonio. Quant à la « communauté », elle est soit famille de la victime (parents, amis, entourage), soit entourage géographique (village, quartier, ville) pour devenir, dans le roman noir puis le néo-polar, métaphorique de la société et de l’ordre moral (représentée par le maire, le commissaire, etc.). Impuissante, pleutre ou préférant que les secrets du groupe y restent circonscrits, elle délègue l’enquête au détective privé pour que leurs affaires demeurent privées. Donc peu de policiers dans le roman policier, ou ridiculisés parce qu’incompétents. C’est le plus souvent le détective privé – ou ses avatars : prêtre, journaliste, médecin…– qui se charge d’enquêter et de rétablir l’ordre. Un personnage représentant d’une morale majoritaire mais libre de s’en démarquer, un personnage à mi-chemin entre le coupable et son juge, un personnage qu’on paie mais qu’on n’achète pas. Or, ce personnage chargé de mener l’enquête, récurrent ou pas, est selon nous « l’ingrédient » romanesque caractéristique de ce genre.

Le roman policier : premiers pas (1841-1929 environ) Né dans les langes de la révolution industrielle à la fin du XIXe siècle avec Edgar Allan Poe en Grande-Bretagne et Emile Gaboriau en France, le roman policier emprunte pour construire ses figures romanesques leurs traits à des personnages en révolte, en crise, réels – Lacenaire, Cartouche, Marius Jacob, Vidocq– ou littéraires – Edmond Dantès , Vautrin , Javert et Valjean , Rodolphe . Diffusé en roman-feuilleton, il met le plus souvent en scène un personnage récurrent capable d’insuffler son fil directeur à une intrigue et de susciter suffisamment l’intérêt du lecteur pour que ce dernier achète le numéro suivant.

C’est ce personnage, du côté du Bien –le chevalier Dupin , Sherlock Holmes , Hercule Poirot ou Rouletabille – ou du Mal –Arsène Lupin – qui se révèle, à mesure des épisodes, être en crise. Une crise existentielle, qui conditionne son rapport au monde et à l’enquête et le dote d’une complexité. Une crise qui s’apparente, dans un univers manichéen, à une déchirure chez le héros. Déchirure à l’origine de son implication dans une enquête où il puise de quoi colmater ses failles. Considérons-en trois qui évoluent à la même époque. Sherlock Holmes, brillant détective, au service de la société, du Bien, est un homme solitaire, cocaïnomane, entouré de mystère et toutes ses aventures sont sous-tendues par le thème du double (cf. Watson, son frère Mycroft et son ennemi intime, Moriarty). Chez Arsène Lupin, tantôt au service de la justice, tantôt cambrioleur, doté de moult visages et identités, aspirant à aimer, contraint à ne pouvoir le faire, la fissure est presque palpable, même s’il demeure toujours du côté de la morale. Quant à Rouletabille, enquêteur fils d’un assassin, retrouvant au long de l’enquête son histoire, ses parents et des origines troubles, il incarne parfaitement la déchirure qui traverse l’enquêteur du roman policier. La crise en lui est tant originelle que les analogies entre roman policier et mythe œdipien ne manquent pas. C’est face à une autre crise ayant pour origine un meurtre que ces personnages, dans l’action, regagnent leur unité. L’enquête et ses acteurs constituent un miroir unifiant, face auquel ils se positionnent et gagnent leur complétude.

Lors des premiers pas du genre la crise est double. Un meurtre a été commis qui perturbe l’ordre, perturbation symbolisée par un cadavre. L’enquêteur, en cherchant comprendre, révèle ses propres fissures qu’il colmate, le plus souvent en révélant le nom de l’assassin devant une assemblée. En se rendant maître de l’énigme, il extériorise souffrances et crise et l’élucidation de l’enquête a valeur de catharsis (le roman policier, dans ses schémas, cultive bien des rapports avec la tragédie), pour lui comme pour l’assemblée. Cette assemblée est représentation d’une communauté close. Le schéma est donc le suivant : la crise touche une communauté qui délègue un personnage extérieur, lui-même déchiré, pour assurer un retour à l’ordre. Le crime demeure circonscrit à une poignée de personnes et est résolu par un personnage extérieur qui gagne son étoffe et sa complétude le long du chemin de l’enquête/quête. Il parvient toujours, même imparfaitement, à dénouer l’écheveau et à rétablir l’ordre : la victime est « vengée », l’enquêteur rasséréné, le criminel confondu. A la fin de sa lecture, le lecteur éprouve une sensation de satiété : l’ordre a été perturbé puis rétabli par un personnage qu’il retrouvera lors d’une prochaine aventure.

Le roman noir (Etats-Unis, 1929) Après la guerre, le schéma se complexifie. Aux Etats-Unis, naît le roman noir, lui aussi publié en feuilletons, dans les Pulps. Dashiell Hammet puis Raymond Chandler en sont les deux chantres. Dans leurs romans, le manichéisme s’estompe, la frontière entre le bien et le mal est fluctuante de même que la crise ne passe plus d’un personnage à l’autre. Elle est tant partout que les étiquettes, victimes, enquêteur et coupable deviennent imprécises. Il s’agit pour des personnages devenus des antihéros, Sam Spade ou Philip Marlowe , de lever le voile de la réalité, de montrer ce que dissimulent les apparences. Apparaît alors un monde en crise, gangrené par la corruption, la soif de pouvoir, l’argent et les guerres de gangs. Le personnage, lui, ne souffre plus de la déchirure béante de ses prédécesseurs, celle des origines, de l’écartèlement entre le bien et le mal : il souffre au jour le jour, concrètement, pour s’en sortir, vivre et rester en vie.

Problèmes d’argent, d’éthique, bagarres… le personnage du roman noir essaie de faire de son mieux, composant avec un monde entre chien et loup. Au niveau de l’intrigue, il ne s’agit plus d’un meurtre mais de toute une série de cadavres qui, à mesure, jonchent le roman. Ces morts ne viennent pas perturber l’ordre établi : ils révèlent que, derrière cet ordre, se tapit le désordre moral. La violence, maîtresse du roman noir est symptomatique d’une crise-gangrène. Cette crise est celle du monde, partout sécrétée : dans l’enquête, les figures des coupables et de l’enquêteur, dans l’ambiance et le décor. Les villes du roman noir sont nimbées de brouillard, souvent nocturnes, truffées de ruelles sombres ou d’impasses, d’immeubles et de maisons en ruine à l’image d’un monde qui s’effrite… Le coupable ? Lorsque le lecteur achève sa lecture, il connaît les noms des coupables de tous les meurtres, mais le regard démystificateur du détective lui a révélé que coupables et crimes sont perpétrés par la société. C’est elle qui les enfante, elle qui est la crise et toute idée de communauté est disloquée, lire La Moisson rouge suffit à s’en convaincre.

Les figures du criminel gagnent en épaisseur –ils ont des circonstances atténuantes– celles de l’enquêteur également : il est humain, faillible, corruptible si cela lui permet d’arriver à la vérité, il a parfois tué pour se défendre, il est sujet à la peur, aux faiblesses, contraint de gagner sa vie au péril de son existence. Face au monde en crise, il demeure malgré tout, moralement, un représentant de l’humanité. Dans le même pays, quelques années plus tard (à partir de 1940), le roman policier devient celui « de la victime » , son personnage principal n’est plus enquêteur extérieur au drame, il est le sujet même du drame. Une personne « normale », sans talents ni ambition notables, est soudain prise dans un engrenage dont elle va chercher à s’échapper. Pour ce faire, elle mène l’enquête. Ce glissement de personnage principal est révélateur : d’abord détective infaillible qui se rend maître de la crise, la sienne et celle d’une communauté, puis personnage évoluant dans un monde en crise dont il ne peut venir à bout mais auquel il reste malgré tout perméable, le personnage devient objet et sujet de la crise. En somme, la crise s’amplifie et ressuscite ce personnage de la victime, auparavant inactif, cadavre objet de l’enquête qui devient objet et sujet de l’action. Des mutations et glissements qui s’expliquent par l’actualité du monde : la guerre 14-18 et, aux Etats-Unis, la Prohibition. Le gouvernement interdit l’alcool et pactise dans le même temps avec des bandes organisées pour mettre en place des réseaux de distribution supposés clandestins : où est la vérité, où sont le bien et le mal, les victimes et les coupables, par où débuter la gestion d’une crise à peine incarnée ?

Le roman policier, parce qu’il met en scène la mort sous tous ses visages (mort physique, de l’âme ou de l’humanité mais aussi l’oubli, l’abandon…), est un miroir des hantises de l’homme. Hantises ravivées par l’actualité. C’est la raison pour laquelle le roman noir naîtra en France lors de la Seconde Guerre mondiale, avec Léo Malet et son détective Nestor Burma. A mesure que l’Histoire révèle l’inhumanité de l’homme, les figures centrales du roman policier s’amenuisent : le personnage principal devient désenchanté, en lutte contre une gangrène du monde qui risque de devenir la sienne. L’idée d’humanité est écornée et les sociétés occidentales sont en crise. Crises politique, religieuse, sociale. Au début jeu de pistes et de rôles, pure intrigue à la Cluedo, le polar devient univers épais, sombre au propre et au figuré, peuplé de personnages complexes et la naissance de la psychanalyse au début du siècle n’y est pas étrangère.

Une figure emblématique et marginale : Maigret (1931-1972) L’auteur ayant mis en scène la ou les crises les plus complexes est sans doute Georges Simenon. Son œuvre, près de 400 romans policiers et « durs » confondus, met en scène des personnages en proie à la crise du sujet. Failles et horreurs du monde ne sont pas symbolisées comme dans le roman noir par des bandits, la violence, les guerres de gangs ou les meurtres : elles incubent chez des êtres du quotidien Le commissaire Maigret dévide les pelotes des destinées et révèle, avec compassion voire empathie, que la plupart des assassins qu’il confond sont d’abord des victimes. Maigret est une figure marginale de l’histoire du roman policier et dans le même temps emblématique de tous ses personnages. Il est représentant de la loi et de la morale puisqu’il est commissaire. Il n’est doué d’aucun talent particulier, c’est un bourgeois, marié sans enfant… un fonctionnaire. Lui aussi a pourtant affaire aux doubles, figures maternelles et paternelles hantent la série, mais il n’est pas en crise : il est apaisé, semble avoir compris et assumé son histoire et ce qu’il est devenu . Une compréhension de lui-même qui le rend réceptif aux affres de ses contemporains. Entre le prêtre et le psychanalyste, Maigret est officiellement délégué par la communauté pour rétablir un ordre perturbé mais enquête et crime ont peu d’intérêt : ce qui compte pour Maigret, c’est l’homme. Lui-même est homme avant d’être commissaire et dans le monde de Simenon les étiquettes, castratrices d’identités, tombent. Les crises subies par les personnages chez Maigret sont identitaires ; ils sont égarés dans leur propre existence dont ils sont souvent objet et non sujet (à tel point que, à de nombreuses reprises, Maigret enquête sur des cadavres). Leur environnement familial et social est à l’origine de leur déconstruction. Le meurtre est pour eux acte de libération ou acte tout court : réaction. Au centre du roman, c’est donc davantage la crise humaine, individuelle mais métonymique, qui occupe Maigret et non celle subie par la société : le meurtre. L’univers simenonien intègre, avec plus ou moins de force, plusieurs facettes de la crise dans le roman policier. Le meurtre, s’il perturbe l’ordre et la morale, n’est que la manifestation d’une crise plus dense et souterraine, celle d’un individu et, à travers lui, d’une société toute entière. Maigret ne résout rien et il le sait, mais par l’écoute et la compassion il colmate les fissures d’une vie. Selon ce schéma, Maigret devient l’égal du criminel : le destin, origines et tempérament, a sauvé l’un de la crise, pas l’autre. Quant au lecteur…

Maigret figure sans doute parmi les derniers enquêteurs véritablement humains du roman policier français. Le roman policier, tout jeune qu’il est, connaît après la Seconde Guerre mondiale la même crise que celle du roman « traditionnel ». Après ce conflit, les figures d’hommes et d’humanité disparaissent, vidées de leur substance. Place au Nouveau roman, à l’Existentialisme, à l’absurde… : mots, idées, concepts, révolution, inanité du monde sont l’objet du récit, lui-même déconstruit. L’homme, l’individu, disparaissent. Crise du monde, du roman, du roman policier. Le personnage récurrent disparaît, il n’est plus le sujet du roman. Boileau et Narcejac perpétuent brillamment le roman de la victime initié par Irish où une crise de son univers gagne progressivement, sans qu’il comprenne pourquoi ni comment, le personnage, victime d’un engrenage. Les années d’après-guerre marquent la naissance de la « Série Noire » qui publie des auteurs de romans noirs où, à travers le regard de personnages solitaires et insurgés, s’exprime une vision sociale et critique.

Le néo-polar (France, 1960 à aujourd’hui) Le polar devient peinture de la crise. La crise en termes d’événements (mai 68, la fin de la gauche prolétarienne, guerre d’Algérie, etc.) devient son sujet tandis que la crise dont souffre le personnage central du genre le disloque et l’annihile tant qu’elle n’est plus thème du roman : elle est banalisée. Le personnage comme réceptacle, miroir et objet de catharsis pour le lecteur, a disparu ou est tourné en dérision (cf. les romans de Frédéric Dard ou de Charles Exbrayat). Jean-Patrick Manchette qui initie le tournant du genre vers le néo-polar avec la publication, en 1971, de L’Affaire N’Gustro qui s’inspire de l’affaire Ben Barka. Il publiera ensuite plusieurs romans, tous inspirés de crises pas du tout fictives (terrorisme, guerres des polices, xénophobie, guerre d’Algérie). Son dernier roman, La Position du Tireur couché, illustre bien l’anéantissement du personnage principal du genre, de son humanité, de sa croyance à un monde meilleur à l’origine de son implication dans l’enquête. Le style est dépouillé et n’offre jamais à son personnage, un tueur à gages, la possibilité de réfléchir sur lui-même, ce qui fait de lui un être dénué de toute humanité, ballotté par les circonstances que jamais il ne cherche réellement à dominer. Après lui, nombreux sont les auteurs à faire du roman policier un terrain de contestation du réel, reléguant l’intrigue fictive et la part de rêve que distillait le genre : Raf Vallet, ADG, Dominique Fajardie, Marc Villard, Thierry Jonquet, Jean-Bernard Pouy, Didier Daeninckx, Maurice Dantec… autant d’auteurs qui s’inspirèrent, selon des visions politiques différentes, des crises so-ciales. Le roman policier devient un long réquisitoire politiquement engagé à tel point que les auteurs s’affrontent sur les plateaux télé ou les salons. Le roman policier, loin de la fiction, devient pure peinture sociale, sans une once de rêve ni de rémission possible.

Le personnage central du roman policier est miroir des mutations sociales et les personnages qui demeurent dans notre imaginaire collectif sont ceux qui ont soit suscité un engouement tel que leur nom reste, soit ceux dont l’étoffe est tissée d’universel. Le lecteur, lors des premières lettres du genre, se projette sur des figures de héros, Lupin, Holmes… pour résoudre les crises du monde. Puis il investit des figures d’anti-héros, faillibles mais terriblement humains dans leur capacité à se battre ou se débattre. Enfin, le personnage, miroir du lecteur, terrain de catharsis, disparaît et le lecteur n’a plus qu’à affronter, sans bouc émissaire, un monde en crise. Du moins dans le roman policier français car d’autres (cf. Montalban, PD James, John Ross Mac Donald, …) poursuivent la veine plus classique du genre, avec ses intrigues, sa fiction et ses personnages récurrents. Côté français, on remarquera toutefois que l’auteur ayant rencontré le plus de succès ces dernières années est Fred Vargas, qui a renoué elle aussi avec la veine classique du genre, loin des affres et des crises de l’époque. Avant elle, Jean-Claude Izzo figure sans doute parmi les auteurs à avoir révélé, avec une plume à la fois tendre et acérée, à quel point la crise est à l’origine du roman policier : crises du monde, d’un système, de valeurs et celle identitaire ne font plus qu’une et nichent au cœur d’un personnage, Fabio Montale, qui jamais n’en viendra à bout .

Nadia Dhoukar Nadia DHOUKAR, docteur es lettres, universitaire, spécialiste du polar et auteure d’ouvrages et de nombreux articles sur le sujet.

Chronologie (non exhaustive et synthétique)

Les grands personnages de la littérature policière, de 1841 à 1929 Construction en trois étapes du genre (1841-1929) Edgar Allan Poe et le chevalier Auguste Dupin Emile Gaboriau et le Père Tabaret Sir Arthur Conan Doyle et Sherlock Holmes Exploration des possibilités du genre jusqu’en 1930 Maurice Leblanc et Arsène Lupin Gaston Leroux et Rouletabille Angleterre : Gilbert Keith Chesterton et le Père Brown, Agatha Christie, Hercule Poirot et Miss Marple

Personnages de la littérature policière, de 1929 à nos jours Etats-Unis : naissance du roman noir Dashiell Hammet, son personnage anonyme, Sam Spade et Ned Beaumont Raymond Chandler et Philip Marlowe France: années 30- 60 Georges Simenon et Maigret Léo Malet et Nestor Burma Années 60 aux années 90 : le personnage s’efface Tourné en dérision (Frédéric Dard, Charles Exbrayat, Albert Simonin, Auguste Le Breton, etc.) La victime s’accapare le premier rôle (William Irish, Boileau et Narcejac) Le néo-polar

 

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https://www.ihemi.fr/publications/cahiers-de-la-securite-et-de-la-justice/vers-une-securite-sanitaire-premieres-lecons-dune-crise

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https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/opinion-comment-la-diplomatie-du-ble-russe-menace-la-securite-alimentaire-mondiale-1392453

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